Une étude de cas avec Olivier Fruchon, direction développement RH des Banques Populaires & Caisses d’Epargne, du Groupe BPCE.
Le groupe BPCE, composé d’une quarantaine d’entreprises de taille moyenne, chacune dotée de 2 000 à 5 000 collaborateurs, présente un terrain fertile pour des initiatives de recrutement innovantes. Olivier Fruchon, avec son rôle pivot de Responsable Partenariats Recrutement, a la lourde tâche de coordonner et de centraliser les commandes de prestations de recrutement pour ces différentes entités. Sa mission ne s’arrête pas là ; il apporte également son expertise pour aider ces entreprises à affiner leurs pratiques de recrutement.
Chaque entreprise au sein du groupe BPCE a ses propres défis et dynamiques en matière de gestion des ressources humaines. L’hétérogénéité des compétences RH et le pouvoir souvent plus important des commerciaux par rapport aux professionnels RH sont des défis auxquels Olivier doit faire face au quotidien. L’objectif est clair : apporter plus de compétences RH, augmenter la visibilité et faire monter en maturité les pratiques de recrutement au sein des différentes entreprises du groupe.
Dans ce contexte, la digitalisation du recrutement n’est pas seulement une option, mais une nécessité pour rester compétitif et attractif sur le marché de l’emploi. C’est là que commence la collaboration du groupe BPCE avec Data Driven…
Défis
La complexité des opérations de recrutement au sein du groupe BPCE est accentuée par la diversité des compétences RH présentes dans ses différentes entreprises. Cette hétérogénéité présente un défi particulier lorsqu’il s’agit d’harmoniser les pratiques et d’instaurer une stratégie de recrutement cohérente à l’échelle du groupe. De plus, la dynamique de pouvoir entre les équipes commerciales et les professionnels RH a tendance à incliner la balance en faveur des premiers, rendant la tâche de centralisation et d’optimisation des ressources RH encore plus ardue.
La prise de conscience de ces défis a conduit Olivier à initier une transformation digitale du recrutement il y a un an et demi. L’idée maîtresse était de remettre les managers au cœur des décisions RH, en leur fournissant les outils et les données nécessaires pour prendre des décisions éclairées. L’année 2023 marque un tournant dans cette initiative, avec la mise en œuvre de Data Driven pour la première fois dans une démarche d’autonomisation des managers.
Data Driven offre une solution permettant de baser les décisions de recrutement sur des données chiffrées, une avancée significative par rapport aux approches traditionnelles. Elle promet une meilleure visibilité sur les performances des canaux de recrutement, et par conséquent, une optimisation des budgets RH.
Solutions
La découverte de Data Driven par Olivier est survenue dans un contexte de recherche d’amélioration de la traçabilité des candidatures. Le déploiement progressif de l’outil auprès des Directeurs des Ressources Humaines (DRH) des différentes entreprises du groupe vise à offrir une meilleure visibilité sur les performances des canaux de recrutement. Data Driven se présente ainsi comme un partenaire de choix pour analyser et optimiser les budgets RH, tout en fournissant des données précieuses pour des décisions éclairées.
Olivier souligne l’importance cruciale de bien analyser les données en tenant compte du contexte spécifique de chaque entreprise. Il met en garde contre les comparaisons hâtives entre canaux de recrutement qui peuvent induire en erreur. Data Driven permet une analyse contextualisée, facilitant ainsi la compréhension des processus de recrutement et l’amélioration de la marque employeur.
Selon Olivier, les DRH devraient examiner en détail leurs dépenses, le ciblage, la rédaction des annonces, l’origine des candidatures, etc., en tenant compte de leur contexte régional, de leurs partenaires locaux et de leurs pratiques antérieures. Cette analyse minutieuse, soutenue par les données fournies par Data Driven, peut révéler des opportunités d’optimisation et contribuer à une meilleure allocation des ressources.
Limites
Bien qu’Olivier voie un grand potentiel dans l’utilisation de Data Driven, il reconnaît qu’il lui manque encore du recul pour évaluer pleinement son impact. Son désir serait de comparer 10 à 15 de ses entreprises, en creusant au-delà de la lecture de leur tableau de bord, afin d’obtenir une vision plus claire de leur performance. Pouvoir comparer ses performances à d’autres acteurs de l’industrie pourrait également s’avérer précieux. Toutefois, le temps lui fait défaut pour aller aussi loin dans l’analyse pour l’instant. Cela souligne l’importance d’une analyse continue et approfondie pour tirer le meilleur parti de l’outil.
L’intelligence artificielle est souvent associée à la rapidité et à l’efficacité. Cependant, Olivier n’est pas totalement convaincu de son apport en matière de qualité pour les processus RH, du moins pour le moment. La question demeure : l’IA permettra-t-elle de libérer du temps pour se concentrer sur le cœur du métier RH ? Seul l’avenir nous le dira. Mais en automatisant les tâches répétitives, elle pourrait offrir aux professionnels RH le luxe de se concentrer sur des activités plus stratégiques. Elle pourrait également apporter une dimension analytique au recrutement, aidant à identifier les candidats prometteurs ou à anticiper les besoins futurs. Toutefois, le défi majeur réside dans la gestion des biais potentiels des algorithmes et dans l’équilibre entre l’automatisation et l’interaction humaine, essentielle pour maintenir une expérience de recrutement authentique et positive.
Dans le cadre de la collaboration entre le groupe BPCE et Data Driven, l’exploration de ces aspects de l’IA peut contribuer à une réflexion plus nuancée sur l’optimisation des processus RH. L’avenir pourrait voir une collaboration humain-machine plus harmonieuse, où l’IA, en complément de l’expertise humaine, pourrait jouer un rôle clé dans l’amélioration continue des opérations de recrutement.
Les futurs projets d’Olivier et du groupe BPCE incluent le perfectionnement de l’utilisation de Data Driven pour avoir plus de repères sur la performance des différents canaux de recrutement, et le développement de l’image de marque employeur. Il recommande Data Driven comme un outil précieux pour mesurer les performances de recrutement et favoriser un dialogue constructif sur les données.
Olivier voit un avenir prometteur pour la collaboration entre BPCE et Data Driven. Il envisage un approfondissement de l’utilisation de l’outil pour obtenir des insights plus précis et contribuer au développement continu de la marque employeur du groupe.
Conclusion
La transition vers un recrutement axé sur les données est un voyage, pas une destination. L’expérience du groupe BPCE, sous la conduite d’Olivier, démontre le potentiel de Data Driven pour transformer les opérations de recrutement. En mettant en lumière les défis, les solutions et les perspectives, cette étude de cas offre un aperçu précieux de la manière dont une approche data-driven peut apporter une valeur ajoutée tangible aux entreprises cherchant à optimiser leur stratégie de recrutement.